Interview de Mme Marie-José Laloy (PS-sénatrice)
Etre parent, ce n’est pas toujours facile, cela s’apprend au fil du temps.
On ne naît pas parent, on le devient et on le demeure.
- Marie-José, vous avez présidé ce mercredi 19 avril le colloque organisé par l’IEV sur le thème « soutenir les parents, une véritable priorité » ? Quels étaient les objectifs du colloque ?
Tout d’abord, je voudrais préciser que les bouleversements sociaux et les nouvelles configurations familiales ont conduit à redéfinir le statut trop restrictif de « parent ». Le concept de parentalité recouvre mieux cette pluralité des formes familiales. Il souligne aussi le fait que l’exercice des responsabilités parentales résulte d’un apprentissage et a besoin d’être accompagné. Il y va de l’intérêt de l’enfant.
Les débats, sous forme de table ronde, ont permis d’exposer des expériences vécues de soutien familial au quotidien. Cela va de l’aide aux mineurs en difficulté à la restauration du lien entre enfants et parents.
A partir de cet état des lieux et des pratiques existantes nous avons pu engager une réflexion globale sur le soutien aux parents qui devraient déboucher sur des propositions.
- Pourquoi le soutien aux parents devient-il une priorité ?
Le rôle de parent est de plus en plus complexe. Certains parents, dépossédés d’une autorité qu’ils n’ont plus les moyens d’exercer, se tournent vers les professionnels de l’enfance (psychologues, animateurs, pédagogues) auxquels ils délèguent leurs responsabilités.
Il n’est pourtant pas question de stigmatiser les parents ni d’ailleurs d’occulter leurs devoirs mais de les soutenir dans leur « métier » de parents.
Pour cela nous devons prêter attention aux les conditions d’existence matérielle et sociale des parents. Il convient aussi de définir les rôles respectifs des parents et des professionnels de l’éducation en les faisant se rencontrer. Enfin, c’est en donnant des moyens aux services de soutien à la parentalité et aux professionnels de l’enfance que les parents seront mieux écoutés et aidés.
- Vous accordez personnellement une grande importance à l’Ecole dans la relation parent-enfant.
Je considère que l’éducation est au cœur de tout soutien aux parents. Cela n’est pas évident lorsque les parents n’ont plus confiance dans l’école comme lieu d’apprentissage de la vie sociale. Il est donc important de restaurer la confiance mutuelle qui fonde la relation triangulaire enfants-école-parents. L’école, en tant que passerelle entre la sphère privée et la sphère sociale, a une responsabilité d’accueil à remplir. Elle doit (re)devenir un lieu où l’enfant se sente bien et qui rassure les parents.
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